Les métiers de la tech bientôt sur courant alternatif ?

Winter is coming!

Tiens, on pourrait être tenté de croire que le sujet abordé va être la nouvelle série de Game Of Thrones. Pourtant, nous allons bien aborder le sujet de l'hiver, car oui l'hiver arrive et avec lui ses problématiques de saison.

Il ne vous aura certainement pas échappé que nous vivons une année exceptionnelle en tout point : une grosse sècheresse, des incendies à gogo, une guerre avec un impact majeur sur l'économie mondiale, des ruptures de moutarde rendant chaque discussion autour du lapin à la graine de Dijon dominical chez mamie Jeannine un peu plus tendue, etc.

Et puis tout d'un coup des consciences s'éveillent, les gens ouvrent enfin leurs yeux, et l'opinion publique se rend compte qu'en fait, quasiment tout ce que nous utilisons aujourd'hui nécessite de l'énergie. Comment ça, on nous aurait caché cela à l'insu de notre plein gré 😮? Les smartphones, ordinateurs, clim, chauffage, etc., ben oui il ne suffit pas juste d'appuyer sur le bouton on/off pour que ça marche, il faut aussi les nourrir…

Ce qui nous amène à notre problématique de l'hiver : c'est la période de l'année où il y a la plus forte demande en électricité. Quoi de plus logique puisque les gens ont besoin de se chauffer, beaucoup de bâtiments de l'être aussi. Le seul soucis à l'heure actuelle c'est, qu'en France, nous produisons moins d'électricité que nous en consommons, et, avec des centrales nucléaires à l'arrêt ou en maintenance, ce n'est pas cet hiver que nous allons voir la barre se redresser. Au contraire, cela risque d'être encore l'une des premières fois où ce manque va vraiment se faire ressentir! Car oui, avec l'impact sur les énergies qu'a la guerre en Ukraine (importations de gaz coupées ou diminuées), conjuguée à une inflation qui touche de nombreux pays, nous ne pourrons importer autant d'énergie électrique d'autres pays qu'avant, ces derniers sont impactés eux aussi par cette crise énergétique.

Devant cette problématique, le gouvernement a annoncé la mise en place d'éventuelles coupures à prévoir cet hiver. Sans entrer dans le côté politique, effectivement c'est quelque chose qui parait logique car il va falloir, pour que le pays tourne au mieux, prioriser à un moment les disponibilités suivant les services/secteurs qui en auront le plus besoin (on peut par exemple penser aux hôpitaux), au détriment d'autres malheureusement.

Du coup, si l'électricité devait être ainsi rationnée pour des secteurs énergivores, quel impact pour le numérique?

Le numérique en France, c'est une consommation électrique qui était de 56.5Twh en 2015 et qui devrait être autour de 71.5Twh en 2030, soit une augmentation de 25%. Aujourd'hui, cela représente autour des 12% de la consommation totale électrique du pays, et, au vu de l'essor du numérique dans nos vies, nul doute que cela ne fera que croître d'année en année. Il serait quand même fort étonnant du coup que le numérique ne fasse pas partie de la catégorie énergivore.

À un moment où il va être demandé au pays de faire des efforts, il est logique qu'une telle demande soit faite aux acteurs de la tech. D'ailleurs, dans l'éventualité même où ce ne serait pas le cas, il est peut-être temps d'anticiper un peu plus ce qui pourrait être fait de ce côté-là pour diminuer l'impact énergivore. Qu'on se le dise, au vu de l'importance des services du numérique dans l'économie et nos vies actuelles, il est peu probable que les coupures, s'il y a, durent trop longtemps, risquant de mettre en péril pas mal d'organisations / applications. Mais rien n'empêche de poser concrètement la réflexion car tôt ou tard le temps de la réflexion sera passé et il faudra de toute façon agir. Le secteur ne pourra pas longtemps bénéficier d'une éventuelle immunité quand tout le reste du pays sera amené à trimer, si toutefois il était amené à en bénéficier d'une un jour.

Quoi qu'il en soit, les entreprises vont devoir trouver des solutions pour faire la chasse au gaspillage et ainsi limiter leur consommation d'électricité. Une question de réorganisation risque de se poser, voire même d'optimisation.
Quand on sait que le seul fait de regarder une vidéo de 10 min équivaudrait à la consommation d'un smartphone sur 10 jours, il est très facile de comprendre ce que demandent en énergie tous les meetings réalisés par le biais d'outils visio, largement utilisés à l'heure actuelle. Dès lors, il sera nécessaire d'intégrer aussi de façon globale le fait de consommer de l'électricité, il y a les économies que les entreprises pourront faire en local, mais surtout celles aussi qu'elles permettront au réseau plus global d'être faites. Si on réduit les usages gourmands comme les visios, ainsi les logiciels et les datacenters permettant de les faire tourner vont consommer moins. Les usages étant forcément liés entre eux, on peut en quelque sorte créer un cercle vertueux, même si en fait, il est aussi l'exact opposé.

Bien sûr cela n'est qu'un exemple parmi d'autres de ce qui pourrait se passer côté réflexions des entreprises. On pourrait penser aussi à d'autres pistes : diminution de la température de chauffage (avec vin chaud à volonté du coup), planification de période de push pour les mises à jour logiciel dans des heures plus creuses, mis en place d'usage d'ordinateurs portables plutôt que fixes qui du coup permettent de se passer de leur conso électrique quand ils sont hors secteur, suppression d'utilisation d'écran externe non utile ou alors disponible que pendant un certain laps de temps (heures plus creuses ?), mise en place de communication asynchrone de façon majeure, faire les rdv par téléphone plutôt que visio quand c'est possible, etc.

J'aurais pu parler d'initiatives innovantes comme le fait de relier des vélos avec une dynamo à une sorte de batterie globale, mis à disposition de volontaires qui en feraient quand ils voudraient, où justement l'électricité générée permettrait de couvrir certains usages (frigo, chauffage, lumières …).

Bon, blague à part, je pense qu'en fait il y a plein de petites choses qui peuvent être envisagées, tant en fait tout peut être perfectible. En fait vu qu'il va faudra tôt ou tard à un moment donné forcément penser global et pas local, il sera déjà primordial de réduire le gaspillage au plus proche du niveau zéro.

Et le métier de développeur dans tout ça ?

Et le métier de développeur dans tout ça ?


Lui aussi va être impacté. Un développeur, et je vais vous donner un scoop à ce sujet (oui je suis généreux, c'est comme ça), a besoin d'électricité pour faire fonctionner son outil principal de travail, l'ordinateur. Il a aussi besoin d'un accès internet pour mettre à jour le travail qu'il fait, correspondre avec ses équipes, etc. Bref, l'électricité est donc primordiale pour son travail, même si, je tiens à le rappeler, un développeur ne sert pas qu'à écrire du code, telle une machine comme beaucoup pourrait penser. Non, un développeur participe aussi à la vie d'un produit, d'une équipe, il aide à réfléchir aux problématiques, à tenter de trouver des solutions, à une meilleure manière d'interagir ou de concevoir son logiciel ou application.

Mais c'est sûr que l'électricité est primordiale à l'exécution de la majeure partie de son travail, et si elle venait à manquer cela le perturberait sensiblement.

Lui aussi devrait avoir à repenser sa façon de travailler.
D'abord, en devant s'adapter à de nouveaux modes de communication ou d'interaction avec les différentes équipes/composantes de l'entreprise. Fini les meeting visios à gogo, les réunions quotidiennes ne servant pas à grand-chose (j'en entends beaucoup s'écrier déjà : "bah voilà, enfin un qui le dit"! ^^), l'envoi de vidéo pour expliquer un sujet (possible du coup par tel ou fichier vocal éventuellement). D'ailleurs fini aussi de mater des vidéos de chat en streaming pendant le taf, je sais que c'est un crève-cœur pour beaucoup (que je ne partage pas, je n'ai aucune action chez Félix), mais il faudra que tout le monde y mette du sien.

Ensuite, et c'est là où je trouve qu'au final cela peut être intéressant de mener cette réflexion, sur sa façon de produire et de livrer.

Car justement, en devant bien intégrer cet impact de consommation électrique que va être amenée à engendrer l'utilisation de son logiciel, il va falloir qu'il le conçoive de la façon la plus légère et épurée possible. Chaque avancée devra être pensée pour qu'une future mise à niveau soit la moins lourde possible, la moins énergivore. Fini les fonctionnalités inutiles, les lignes de codes qui ne servent à rien. L'optimisation du code et le refactoring seront des règles d'or, amenant donc à une recherche et pratique de clean code de plus en plus répandue. Ce qui donc par effet de ricochet devrait inciter à mettre en lumière et en avant ces pratiques dans les méthodes de travail des entreprises mais aussi dans les formations. Alors bien sûr, j'entends bien que ces pratiques sont déjà mis en place dans pas mal d'entreprises, mais ce que je veux dire c'est que là cela pourrait le devenir de façon vraiment plus globale et aussi de façon « exponentionnelle ».

Le métier de développeur va-t-il être voué à disparaître?

Le métier de développeur va-t-il être voué à disparaître?


Non pas du tout, et je pense même que c'est tout l'inverse qui va se produire. Il va se retrouver vraiment au cœur d'une façon de faire, son rôle aura encore plus d'impact qu'au préalable et sera renforcé.
C'est lui qui, en tant qu'artisan du code, sera amené à dessiner les contours des nouveaux chemins vers lesquels iront les services du numérique, vers plus de sobriétés, énergétiques, environnementales, etc. Je pense qu'il y aura justement une prise de conscience plus générale et une mise en lumière du rôle crucial et essentiel que tient en fait le développeur dans nos usages au quotidien.

Car oui, un développeur, c'est un artisan. En tant que tel, son rôle sera encore plus de penser et construire les évolutions de demain, tenant compte des défis qu'il sera amené à relever pour y arriver. Il devra, comme souvent, s'adapter à un nouvel environnement, peut-être même à une nouvelle organisation de travail avec les métiers connexes qui seront amenés eux aussi à évoluer, laissant place à l'apparition possible de nouveaux rôles.
Le métier évoluera certes, mais sûrement pas au point de maitriser 6 langages front, 8 langages back, 12 frameworks pour pouvoir avoir le loisir de jouer au babyfoot ou de faire des parties de cache-cache dans la superbe piscine à boules, le tout dans une ambiance cool et familiale 😉.

Alors, si nous voulons pouvoir tous ensemble profiter cet hiver de regarder la nouvelle série de Game Of Thrones, bien au chaud sous 3 pulls et 19°, commençons par agir à trouver des solutions, sinon je sens que l'on risque de voir passer très régulièrement des marcheurs blancs dans notre contrée…

Les sources :

Negawatt
Ecoco2
Notre environnement.gouv

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